James Brown, Georges Clinton, Bootsy Collins… Tous ces artistes font parti de la Funky Family. Mais le Funk ça consiste en quoi ? Ce n’est pas seulement un mouvement musical c’est aussi une attitude. Je vais te raconter en quelques lignes l’histoire de ce genre qui a influencé beaucoup de mouvements actuels comme le Hip-Hop, le Rap et l’Electro.
- Posté le 23 janvier 2019 | par Tina | temps de lecture : 5 min
Le Funk, ses origines et ses codes
Genre musical le plus samplé au monde, le Funk est né dans les bars de La Nouvelle-Orléans dans les années 50. Principalement issu de la Soul et du Jazz, ce mouvement possède ses propres codes et accorde une grande place à la rythmique et aux instruments comme la guitare et la basse. Chaque morceau était joué comme un beat, en appuyant la basse sur le premier temps.
Le Funk c’est l’esprit de faire la fête avec une musique pour danser, une musique plus qu’endiablée. Sidney Duteil, premier animateur de télévision noir en France sur l’émission H.I.P H.O.P.
Le genre se popularise vers le milieu des années 1960 aux Etats-Unis avec l’arrivée de James Brown (ou “Mister Dynamite”), considéré comme le parrain du Funk. Un Funk urbain et revendicatif pour les droits des Noirs américains dont-il deviendra le porte-parole suite à son concert donné le 5 avril 1968 à Boston, le lendemain de la mort de Martin Luther King.
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À la base le terme funk signifie « puant » ou « qui sent la sueur » !
C’était une insulte très utilisée par les conservateurs blancs américains pour caractériser l’Homme Noir.
Les années 70, début de la commercialisation du Funk
Le mouvement n’a pas connu tout de suite le succès auprès du public blanc. D’abord ignoré, il parvient à toucher ce public à partir de 1975. À partir de là, des groupes comme Kool & The Gang, Earth, Wind & Fire deviennent des phénomènes et entre dans la légende du Funk aux côtés de James Brown, Bootsy Collins et Georges Clinton. Ce dernier a révolutionné le genre en intégrant dans la mise en scène de son groupe Funkadelic (anciennement The Parliament) des costumes et des décors futuristes. Tu te souviens de la Maison Blanche noire ? Des pyramides et des vaisseaux spatiaux ? Pour Georges Clinton, c’était le seul moyen pour sa musique de devenir intemporelle.
En parallèle de ça, cette génération connaît la libération sexuelle et des moeurs. Le Funk va souvent y être associé car la danse est plus libre, plus expressive et le rythme plus marqué.
Le Rock, c’est quelqu’un qui n’a pas encore baisé. La Soul c’est quelqu’un qui a baisé mais qui se pose et le Funk c’est quelqu’un qui a baisé et qui en redemande. Yarol Poupaud, membre du groupe FFF (Fondation Française du Funk).
Le Funk commence alors à se diversifier. D’abord au niveau social avec l’apparition des premiers groupes mixtes comme Sly & The Family Stones, qui a été le premier groupe mixte de Funk à jouer à Woodstock. Puis au niveau musical, avec notamment l’émergence du Disco et donnera aussi plus tard le rap et l’électro.
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Bootsy Collins avait été repéré par James Brown à 15 ans. Il a passé 6 mois à ses côtés puis s’est fait viré pour avoir demandé une augmentation de salaire. Il intégra par la suite le groupe Funkadelic de Clinton.
Le déclin de la Funk dans les années 80
Au début des années 80, le genre évolue avec l’arrivée des instruments électroniques (boîtes à rythmes, synthétiseur), favorisant la naissance de nombreux labels et de groupes. Un synthétiseur et c’était parti ! Cette révolution technique a permis à ces groupes de développer facilement leur musique. Prince est l’artiste qui deviendra la figure de proue de cette nouvelle génération, gardant toujours des influences Funk très marquées.
Néanmoins, à partir de la deuxième moitié des années 80, le mouvement commence son déclin au profit du rap, de l’électro et de la new wave. Pour moi cette période représente l’essence même du Funk. Je pense notamment à Imagination, CHIC, Funkadelic et bien d’autres… Je ne sais pas vous, mais quand je repense à ces artistes je n’ai qu’une seule envie c’est de danser !
Aujourd’hui la Funk des années 70 et 80 séduit encore de nombreux amateurs. Il n’est pas rare d’en entendre à la radio ou en boîte de nuit. De nombreux artistes comme Bruno Mars, Daft Punk ou encore Pharrell Williams sont allés puiser à la source du mouvement pour sampler des morceaux de Funk pour composer leurs titres. On pense notamment à Get Lucky (composé en collaboration avec Nile Rodgers, ex-guitariste du groupe CHIC) et à Uptown Funk.
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Le Funk ou la Funk ? En général, on dit le Funk quand on veut parler du genre dans les années 70 et la Funk pour les années 80.
Rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle histoire d’un genre 😉. Pour en savoir plus sur la Funk, je t’ai sélectionné quelques vidéos et des playlists pour te plonger dans l’ambiance :
- les fous du funk, documentaire France O, Youtube (1H24).
- Parliament-Funkadelic : One nation under a groov, diffusé sur France 5 en 2005 (53’31’’), attention ce contenu est en anglais 😉.
- 5 minutes pour comprendre la funk, vidéo Minutebuzz, Youtube (4’54).
- Funk Outta Here, playlist Spotify (3H56).
- Old school Funk, playlist Deezer (5H32).
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